Mon pire tournage !

Vidéo
Posté le 08 avril 2019 par Paul Maillot

Aujourd’hui, j’écris un article particulier sur une expérience de tournage. Vous l’aurez compris au titre, il s’agit de mon pire tournage de clip.

Sans rentrer dans le détail du scénario, il s’agissait grossièrement d’une histoire de trafic avec des transactions dans divers endroits. Pour vous expliquer l’idée du clip, voici le déroulé :

Jour 1 :

  • Plan appartement airbnb
  • Plan place sur Paris (stationnement interdit) avec voiture louée

Jour 2 :

  • Plan studio
  • Plan cité entrepôt  + drone (armes factices)

En espérant que cet article vous évitera de reproduire certaines erreurs et d’anticiper tous les éléments qui pourraient perturber votre tournage.

Nous avions besoin d’un espace pour une scène utilisant le vidéo projecteur. Les studios cyclo coûtant facilement 800e, nous nous sommes rabattu sur un Airbnb spacieux en province. Le rythme des réalisations étant soutenu, il m’arrive de laisser l’artiste et son équipe gérer la partie prod du tournage. Après 1h30 de route, nous arrivons au Airbnb. Quelle fut notre déception quand nous voyons que le airbnb est collé à la maison des propriétaires, sachant que l’on doit faire un clip turn up avec plus d’une dizaine de personnes. Le propriétaire nous accueille avec ses deux enfants jouant dans le jardin. On a du, avant d’arriver, splitter les voiture et venir tour à tour par groupes de 5. On s’est retrouvés à faire des playbacks en chuchotant ! Malgré tout il fallait beaucoup d’énergie à l’image, on a fini par en casser un radiateur !

Erreur : Avoir délégué la prod du clip sans jeter un oeil aux éléments + Avoir réservé à mon nom le Airbnb

Nous devions revenir sur Paris. J’avais repéré un spot sympa en hauteur avec une vue sur la banlieue parisienne. On est alors en début de soirée. L’idée était de positionner une BMW des années 80 (qu’on avait loué pour l’occasion a un mec de l’est) au milieu de cette petite place sur laquelle le stationnement était interdit. Il a fallu donc manœuvrer pour rentrer la voiture. Lors de cette manipulation, la voiture se mange une « bitte » de sécurité  (destiné à bloquer le passage de voitures). Normalement ces « bittes » font la taille du pare choc afin de stopper la progression de la voiture sans dégâts. Or ici le dessus de la bitte était dégradé, la voiture se positionne en reculant. Je me trouvais à l’arrière lorsque je sens que je me sens sur élevé, la bitte faisant exactement la taille entre le sol et la voiture, se glisse sous la voiture jusqu’à la soulevé,  résultat : Coffre complètement troué. Malgré la déception, il y avait une franchise d’assurance en cas d’accident, on continue donc le tournage.

Le problème de la place que j’avais choisi pour le tournage, c’est qu’elle était entourée de bâtiments habités. Les habitants n’ont pas daigné nous parler d’un éventuel dérangement, ils ont préféré appeler la police. Nous venions tout juste de finir nos prises lorsqu’une patrouille arrive. On tournait alors avec des armes factices qu’un des figurants a caché par réflexe juste avant l’arrivée des forces de l’ordre a proximité.. Sans autorisation de tournage, cela part tout de suite en contrôle d’identité, contrôle du véhicule qui était positionné  sur la place par mes soins. Décidés à trouver quelque chose sur nous, la sentence tombe, le véhicule a un défaut d’assurance et est donc interdit de circuler. Direction le poste ! S’ensuit une discussion entre le locataire du véhicule et les policiers. On repartira libre 3h plus tard, probablement que les droits d’assurance  étaient hors délais mais couraient toujours le temps d’un renouvellement. Il faudra alors repartir au charbon a 3h du matin pour que le clip soit complet.

L’artiste qui a du ramener la voiture louée et certains accessoires le lendemain matin du clip à quasiment enchaîné en nuit Blanche afin de rester dans les timings. Résultat : erreur d’inattention, le conducteur embouti  une voiture à un carrefour. La voiture a donc un trou sous le coffre et l’avant complètement embouti. Je vous laisse imaginer la tête du russe quand il a récupéré sa voiture !

Erreur : pas d’autorisation de tournage + mauvais de spots + mauvaise gestion des temps / fatigue

Le 2e jour de tournage était l’occasion  de repartir du bon pied ! C’était sans compter la mauvaise communication puisque à l’heure du RDV, moi et Rénaldo Lasaone étions seuls sur le lieu de RDV. Je n’étais pas au courant de l’accident qui est survenu au retour de la voiture ! Nous avons donc attendu 3h. Une fois arrivée, le temps presse, il faut rattraper le temps perdu ! Nous souhaitons donc tourner des plans devant un entrepôt de la poste dans un espace surveillé par une sécurité privée.

Tout d’abord, nous faisons le tour en voiture avec l’artiste et quelques potes à lui (3 mecs bien balaises + moi dans la voiture) pour repérer le lieu du tournage puisque nous avions déjà exploité ce secteur. Lors de ce tour de voiture nous croisons une patrouille de sécurité qui nous regarde bizarrement puisque nous roulions au pas tout en regardant tout autour. Une fois le spot trouvé, nous nous posons et je commence à déballer le matos. Nous devions attendre l’arrivée d’une grosse cylindrée aux portières papillons et la livraison d’une Kalash (factice) par nos amis d’Art Street Equipement pour le tournage du set.

Alors que je déballe le matos, une voiture noire s’approche très rapidement de la voiture. 1e idée dans ma tête, c’est un pote de l’artiste. Et là, en totale chorégraphie tah Kamel Ouali, des policiers en civil de la BAC nous demandent de nous éloigner du véhicule. Contrôle d’identité, ils nous posent des questions sur notre présence, nous n’avions pas d’autorisation de tournage. Nous expliquons que c’est pour tourner un clip qu’on en a pour 1h et qu’on s’en vas juste après. Ils nous expliquent qu’ils nous ont pris pour des cambrioleurs, l’entrepôt de la poste étant souvent sujet aux cambriolages. Les policiers repartent en nous saluant tout en nous faisant remarquer qu’un joint est tombé par terre. Heureusement que la kalash ne soit pas arrivé à ce moment là ! Nous poursuivons le tournage. J’en profite pour faire un plan drone rapide. Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seul je me rends compte seulement une fois rentré chez moi que les plans drones sont complètement bugués, impossible à utiliser.

Erreur : Pas d’autorisation de tournage + Tournage dans une propriété privée

L’entrepôt se situait à proximité de la cité de l’artiste. Nous repassons par la cité pour repartir sur le prochain spot à bord d’une voiture conduite par un ami du propriétaire du véhicule (présent lui aussi à bord, ne me posez pas la question du pourquoi du comment, je n’ai pas la réponse). Cet ami, pris d’un élan d’excitation se mets à rouler sur la voie en sens inverse alors qu’un semi remorque approche en contresens. Il se rabat sur la bonne voie à la dernière minute tout en approchant un carrefour (qui était au vert). Seulement, il se trouvait une voiture juste derrière le camion qui souhaitait tourner à l’intersection (et donc nous couper la route). Pas le temps de réagir, notre voiture emboutit l’autre voiture. Résultat, la voiture est morte ! S’ensuit une altercation entre les propriétaires des véhicules (les mecs d’en face étaient des mecs de l’est). L’histoire se finira au poste, l’artiste m’ayant demandé de rentrer chez moi avant l’arrivée des forces de l’ordre).

Ne pas avoir prêté attention aux conditions de transports (choix du chauffeur, etc)

On se retrouve plus tard dans un studio réputé du 93 dont je tairais le nom. Le studio se trouvait dans un bâtiment regroupant plusieurs entreprises. On arrive la bas avec l’artiste, ça grouillait de monde, il y devait y avoir facile une trentaine de personnes qui étaient venu en équipe au studio. Tranquillement, on attends que tout le monde s’évapore avant de sortir le matos. Ils avaient tournés un clip également dans ce même studio.

Dans le brouhaha le plus total, tout le monde se sent bien avec la puissance du nombre, j’entends quelques phrases ici et là avec l’ingé son qui s’est retrouvé seul face à tout ce beau monde  : « Quoi il faut payer la séance studio ? Et les gars personnes a des tunes ? Non j’ai rien désolé ». La plupart se sont éclipsés pour se défouler sur des distributeurs qui se trouvaient dans le couloir (coup de pieds et compagnie) en oubliant que le bailleur des locaux d’entreprise avait installé des cameras tellement c’était courant..

Bref, l’équipe s’en vas, nous prenons place. Nous commençons à tourner. L’ingé son, étant donné que l’on enregistrait pas se pose dans les parties communes du studio. Au fur et a mesure que le temps passe je le sens de plus en plus tendu. Il appelle un collègue ingé son qui nous rejoins pendant que l’on tourne. Toujours curieux, je tends l’oreille et j’entends  « ah là c’est chaud faut en parler au boss ».

De fil en aiguille on arrive à comprendre que le groupe savant, en plus de ne pas avoir payé sa séance studio, a embarqué la PS4 toute neuve du studio, ainsi que des jeux et des manettes. La réaction n’a pas tardé puisque dans l’heure qui suit, le gérant du studio se pointe avec 5,6 gorille faisant facilement 10x ma corpulence (pas compliqué en même temps). Furieux, sans payer attention au tournage, le gérant se jette sur l’ingé son responsable de la session précédente. « MOI JE SUIS UNE PUTE ? ILS PÈTENT LA PLAY ET EN PLUS ILS PAIENT PAS LA SÉANCE ?! » L’ingé son se mange des patates du gérant, coups de pieds au point de nous supplier ! L’artiste avec lequel je tournais à réussi à calmer le jeu sur le gérant, en exfiltrant l’ingé son. De suite, il nous explique qu’il  travaille de manière officielle au studio, c’est à dire que c’est comme si un patron frappait son employé, l’employé  peut donc envoyer le gérant aux prud’hommes. Sous la peur d’être balancé  aux flics et de subir une descente, on nous demande de remballer en quadruple vitesse. Le tournage est donc avorté.

Erreur : avoir délégué le choix du studio, puis qu’on se le dise, on était au mauvais endroit au mauvais moment.

Au final, l’artiste ne m’a toujours pas payé à ce jour, ce sera le seul. C’est pour ça qu’il faut à tout prix fonctionner avec des acomptes (50% du clip avant – 50% du clip après). Après avoir réalisé un montage de ce clip, l’artiste m’a demandé de changer le son par un son qui n’a rien à voir, seule et unique fois où ça m’est arrivé.

Vous savez tout, je vous rassure cette histoire de tournage est fictive mais les anecdotes qui les composent sont réelles. Une sorte de zapping des anecdotes de tournage. En espérant que ces anecdotes vous permettront d’anticiper au mieux vos tournages ! N’hésitez pas à poser vos questions si il y a des zones d’ombres, je me ferais un plaisir de vous répondre !

Une réponse à “Mon pire tournage !”

  1. Padd dit :

    C’est une montagne russe d’événements completements barrés . (en plus j’ai reconnus 18 de LTF dans le airbnb)

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